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Mon premier stage de kobudo
par Vincent ADOLPHE


I La préparation

Un stage de kobudo ? mais pourquoi pas, je n’avais rien prévu de particulier ce week-end . A la fin du cours je vais donc voir les anciens pour leur demander des précisions sur le déroulement du stage, comment on y va etc. Après avoir entendu ce que je voulais entendre, à savoir « c’est super, viens », j’écoute d’une oreille distraite les indications pour atteindre le dojo de Vanves. Après tout, l’adresse du dojo doit se trouver sur le calendrier qui nous a été distribué.

II Samedi - 1er jour de stage

9h c’est tôt surtout un samedi. Mes velléités matinales de samouraï se heurtent à un mur de fatigue patiemment accumulée durant la semaine. Mon premier jour de stage fut donc une longue méditation horizontale.

III Dimanche, 2eme jour de stage

Cette fois, c’est bon, je suis (un vrai samouraï du dimanche) prêt à partir, bien décidé à attraper mon retard de la veille. Je cherche l’adresse exacte du dojo sur le calendrier des stages, je vérifie sur une carte et je suis parti. Le seul problème c’est que l’adresse se résume à un seul mot: « Vanves ». Je repense aux explications qui m’ont été données il y a quelques jours, je me mord les doigts de n’avoir pas été plus attentif, j’attrape mes affaires et je pars, en me perdant suffisamment de fois dans Vanves et en faisant appel à ma mémoire défaillante, j’ai une chance non nulle de tomber sur le Dojo.

Cela me rappelle une expédition en forêt de Fontainebleau que les anciens m’ont décrite plutôt comme une course d’orientation que comme un stage en plein air. Cela m’avais fait beaucoup rire à l’époque ; mais maintenant, perdu en banlieue parisienne par une température pas très enthousiasmante je comprend mieux la nécessité pour l’aspirant samouraï, d’aiguiser son sens de l’orientation.

Inspiré par les kamis (et sans doute aussi par la perspective peu glorieuse de mourir gelé quelque part entre Paris et Vanves) je fini par trouver le dojo et je suis même pas trop en retard.

Je reconnais les pratiquants du Mitsu qui sont venus en nombre (et heureusement d’ailleurs, vous iriez, vous, un froid dimanche matin d’automne, dans un vestiaires remplis de gens inconnus, habillés en jupettes (hakama) qui font des blagues en japonais ?). C‘est assez rassurant de retrouver des visages connus chez les porteurs de jupettes en question.

Le cours est dirigé (en japonais) par Me SUGINO. Un des professeurs (Daniel Dubreuil) traduit simultanément en français ses indications (et c’est heureux, car même si le japonais est bref et précis, il n’en reste pas moins complètement hermétique au novice que je suis).

L’entraînement commence comme au club, par des frappes de bases puis par les révisions des gardes fondamentales mais à la différence du club, l’entraînement est fait à la japonaise, Maître Sugino passe dans les rangs et corrige nos gardes avec ... zenitude. Bref on reste longtemps dans des positions vite fatiguante pour le débutant que je suis. Dire que je me plains au club quand on reste trop longtemps dans une position mais en stage, c’est sans commune mesure ...

Petit moment de panique lorsqu’il arrive a ma hauteur. S’il a pu prendre d’interminables secondes pour corriger la posture d’un yudansha (ceinture noire) il va passer au moins vingt minutes à corriger mes erreurs et on va tous rester figés pendant tout ce temps là. Je ne suis pas sûr de ne me faire que des amis en jouant à 1,2,3 soleil.

Ouf, il fera quelques remarques mais ne s’attardera pas plus que ça (en même temps c’est un maître, il a dû sentir tout de suite qu’il aurait plus vite fait d’apprendre les postures au sabre plutôt qu’à moi)

Il y a beaucoup de pratiquants de haut niveau, et c’est un vrai bonheur de pouvoir travailler avec autant de personnes différentes.

Après le repas, Daniel DUBREUIL nous annonce qu’avant de passer à la pratique de la naginata (longue lance destinée -m’a t’on dit- à couper les jarrets des chevaux), nous allons faire encore un peu de kenjutsu (pratique du sabre).

Ceci concernant les anciens, les débutants comme moi ont largement de quoi s’occuper avec le kenjutsu tout l’après midi. En même temps, ça m’arrange, la naginata est une lance d’environ 2 mètres ce qui rend son transport à moto ... épique. Bref, la naginata ça sera pour un stage futur, d’ici là, si j’évite les chevaux et les cavaliers et ça devrait bien se passer.

Dimanche soir, fin du stage. Une certitude, je n’aurai aucune difficulté à m’endormir (sans doute davantage de difficultés à me réveiller, mais c’est une autre histoire).

Quelques jours après, en me baladant sur le site web du Mitsu, j’y découvre ironiquement l’adresse complète du dojo de Vanves qui m’a tant manquée ce dimanche matin.

Vincent ADOLPHE