Présentation
du stage
Nous étions
donc une soixantaine de budoka (kyu et yudansha en proportions égales)
à nous retrouver sur l’immense tatami de la salle polyvalente
du gymnase de Lagord. Je dis « nous retrouver » car les
habitués de ce stage ont constitué la grosse majorité
des participants (exemple au hasard : sur les 9 pratiquants du Mitsurukaï
présents au stage, un seul y venait pour la première
fois).
Comme lors des stages précédents, nous venions de diverses
régions (Lagord et Partenay bien sûr, mais aussi Belfort,
Nice, Tarbes, la Bourgogne, l’Île-de-France) ou de contrées
plus lointaines (Maroc, Russie, Pologne).
Pour ajouter encore à la diversité, toutes les générations
(nourrissons exceptés) étaient représentées,
en commençant par un petit pool de samouraï en herbe (Dimitri,
Audrey, Loriane, Loïc…) jeunes ados lagordais, jusqu’aux
indéfectibles vétérans (Andrée et André
de Nice, Nicole et Daniel du Mitsurukaï). Notre art martial pourrait
presque s’approprier la formule : « pour les jeunes de
7 à 77 ans » (et plus !).
Organisation du stage
Tout comme les
autres années, le stage est rythmé par trois cours quotidiens
:
Le matin de 8h30 à 10h15, aïkibudo sous la houlette de
maître Floquet et des kodansha .
10h30-12h : kobudo-KSR dirigé par Hatakeyama sensei, Christian
assurant les cours pour les kyu les moins confirmés.
Après la douche, c’est quartier libre : déjeuner,
détente, loisirs, tourisme à La Rochelle, écopage…
A partir de 16 h, les pratiquants reviennent peu à peu dans
le dojo. D’abord un (une en l’occurrence, Isabelle, de
Belfort, évoluant seule sur cet océan de tatami verts
qui donne au gymnase une allure de temple), puis un deuxième,
un troisième arrivent, Hatakeyama sensei aussi – toujours
parmi les premiers – et d’autres encore suivent, et ce
jusqu’au salut initial qui intervient aux alentours de 17 h.
Pendant ce temps informel où le travail est libre (dans le
jargon des spécialistes « libre keiko), notre attentionné
sensei en profite parfois pour faire un peu de calligraphie à
la demande des une et des autres, ou bien il travaille les kata supérieurs
avec maître Floquet et Christian, toujours disponible pour corriger
et expliquer avec bonne humeur et un mélange d’exigence
et d’indulgence.
Sitôt après le salut, chacun peut soit se joindre à
maître Floquet pour pratiquer l’aïkibudo, soit suivre
le cours KSR animé par Hatakeyama sensei, chaque option ayant
la faveur de la moitié à peu près des effectifs.
19 h : salut final. Après, chacun vivait sa vie, mais nul besoin
de boule de cristal pour deviner que chacun durant la soirée,
quelle que soit la manière dont il la passait, faisait un travail
plus ou moins conscient de récapitulation et d’assimilation
de ce qu’il avait appris durant la journée. Un peu comme
la prise du ciment après la pose de briques.
Le Mitsurukaï à Lagord
Comme je l’ai
signalé plus haut, nous étions neuf du Mitsurukaï
à avoir la chance de participer à ce stage .
Tout d’abord Pascal pour qui c’était
la première participation à Lagord, était venu
avec sa compagne Doris (qui depuis a intégré le club).
Non content de profiter pleinement de l’enseignement du sensei,
on l’a vu souvent s’occuper avec un patient dévouement
des kyu les moins aguerris.
Natacha était accompagnée de François,
son mari (on espère que lui et Doris n’auront pas un
souvenir trop trempé de cette semaine). Toujours pleine de
bonne humeur et arborant son nouveau hakama, elle travaillait, comme
à son habitude avec énergie et application. Elle s’est
rapidement réadaptée au « Katori shinto ryu Goro
style ». De plus, elle a appris de nouveaux kata et a eu maintes
occasions de guider le travail des moins expérimentés.
Florence et Lionel quant à eux étaient
venus avec leurs deux jeunes garçons, Stéphane et Pierre,
qu’ils confiaient pendant les cours à de la famille.
Florence avait un genou douloureux et Lionel, le fougueux, s’était
légèrement blessé et a dû plus axer sa
pratique sur le kobudo. Qu’importe ! Leur enthousiasme restait
intact.
Mireille et Jean-Luc ainsi que Nicole et
Daniel, que l’on ne présente plus, « se
frisaient » tout en se délectant des « petits
plus » qu’introduisait le maître japonais dans
la technique des armes, fruit de ses incessantes recherches.
Et enfin Christian, notre professeur, a en tant que
cadre dispensé de nombreux cours. Malgré cela il a pu
travailler et échanger avec la plupart des pratiquants et a
eu l’occasion de s’entraîner avec les sensei. Le
stage fut profitable à tous.
Les cours
Est-il nécessaire
de rappeler (voir les articles précédents sur http://mitsurukai.free.fr)
l’extrême intérêt qu’a suscité
l’enseignement des deux maîtres ? Outre leurs personnalités
respectives, leur compétence, leur gentillesse, la grande diversité
des programmes abordés, soulignons le fait que d’une
année sur l’autre ils insistent sur des aspects différents
de la pratique (tai-sabaki, ma, sen, kime…) . Cette année
par exemple, Hatakeyama sensei est souvent revenu sur les notions
de tachi wari, nebari, et nagashi et bien sûr, sur les tai-sabaki
(un leit-motiv). Comme si chaque stage participait à l’élaboration
d’un super-programme . Mais surtout cela permet non seulement
d’avoir une approche plus profonde et synthétique de
notre art, mais aussi d’éviter de s’installer dans
des automatismes dépourvus de sens.
Indéniablement, pendant cette semaine de pratique martiale
intensive, chacun, à son niveau, a pu sensiblement progresser
dans une atmosphère à la fois studieuse et détendue.