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Lagord 2002

 

Comme chaque année, au beau milieu de l’été se déroulent à Temple-sur-Lot puis à Lagord (près de La Rochelle) les stages d’aïkibudo-kobudo Katori shinto ryu dirigés par maître Floquet (8e dan) et par Hatakeyama sensei (9e dan). A Lagord, Alain Roinel (7e dan), Edmond Royo (6e dan) et Christian Brun (5e dan) étaient leurs assistants.
Durant cette semaine de stage, contrairement à la tradition, le temps fut maussade, parfois orageux, souvent pluvieux, continuellement humide. Cette année, les campeurs ont été privilégiés : ils ont eu deux programmes pour le prix d’un : les budo, puis les voies d’eau.

Présentation du stage

Nous étions donc une soixantaine de budoka (kyu et yudansha en proportions égales) à nous retrouver sur l’immense tatami de la salle polyvalente du gymnase de Lagord. Je dis « nous retrouver » car les habitués de ce stage ont constitué la grosse majorité des participants (exemple au hasard : sur les 9 pratiquants du Mitsurukaï présents au stage, un seul y venait pour la première fois).
Comme lors des stages précédents, nous venions de diverses régions (Lagord et Partenay bien sûr, mais aussi Belfort, Nice, Tarbes, la Bourgogne, l’Île-de-France) ou de contrées plus lointaines (Maroc, Russie, Pologne).
Pour ajouter encore à la diversité, toutes les générations (nourrissons exceptés) étaient représentées, en commençant par un petit pool de samouraï en herbe (Dimitri, Audrey, Loriane, Loïc…) jeunes ados lagordais, jusqu’aux indéfectibles vétérans (Andrée et André de Nice, Nicole et Daniel du Mitsurukaï). Notre art martial pourrait presque s’approprier la formule : « pour les jeunes de 7 à 77 ans » (et plus !).

Organisation du stage

Tout comme les autres années, le stage est rythmé par trois cours quotidiens :
Le matin de 8h30 à 10h15, aïkibudo sous la houlette de maître Floquet et des kodansha .
10h30-12h : kobudo-KSR dirigé par Hatakeyama sensei, Christian assurant les cours pour les kyu les moins confirmés.
Après la douche, c’est quartier libre : déjeuner, détente, loisirs, tourisme à La Rochelle, écopage…
A partir de 16 h, les pratiquants reviennent peu à peu dans le dojo. D’abord un (une en l’occurrence, Isabelle, de Belfort, évoluant seule sur cet océan de tatami verts qui donne au gymnase une allure de temple), puis un deuxième, un troisième arrivent, Hatakeyama sensei aussi – toujours parmi les premiers – et d’autres encore suivent, et ce jusqu’au salut initial qui intervient aux alentours de 17 h. Pendant ce temps informel où le travail est libre (dans le jargon des spécialistes « libre keiko), notre attentionné sensei en profite parfois pour faire un peu de calligraphie à la demande des une et des autres, ou bien il travaille les kata supérieurs avec maître Floquet et Christian, toujours disponible pour corriger et expliquer avec bonne humeur et un mélange d’exigence et d’indulgence.
Sitôt après le salut, chacun peut soit se joindre à maître Floquet pour pratiquer l’aïkibudo, soit suivre le cours KSR animé par Hatakeyama sensei, chaque option ayant la faveur de la moitié à peu près des effectifs.
19 h : salut final. Après, chacun vivait sa vie, mais nul besoin de boule de cristal pour deviner que chacun durant la soirée, quelle que soit la manière dont il la passait, faisait un travail plus ou moins conscient de récapitulation et d’assimilation de ce qu’il avait appris durant la journée. Un peu comme la prise du ciment après la pose de briques.

Le Mitsurukaï à Lagord

Comme je l’ai signalé plus haut, nous étions neuf du Mitsurukaï à avoir la chance de participer à ce stage .
Tout d’abord Pascal pour qui c’était la première participation à Lagord, était venu avec sa compagne Doris (qui depuis a intégré le club). Non content de profiter pleinement de l’enseignement du sensei, on l’a vu souvent s’occuper avec un patient dévouement des kyu les moins aguerris.
Natacha était accompagnée de François, son mari (on espère que lui et Doris n’auront pas un souvenir trop trempé de cette semaine). Toujours pleine de bonne humeur et arborant son nouveau hakama, elle travaillait, comme à son habitude avec énergie et application. Elle s’est rapidement réadaptée au « Katori shinto ryu Goro style ». De plus, elle a appris de nouveaux kata et a eu maintes occasions de guider le travail des moins expérimentés.
Florence et Lionel quant à eux étaient venus avec leurs deux jeunes garçons, Stéphane et Pierre, qu’ils confiaient pendant les cours à de la famille. Florence avait un genou douloureux et Lionel, le fougueux, s’était légèrement blessé et a dû plus axer sa pratique sur le kobudo. Qu’importe ! Leur enthousiasme restait intact.
Mireille et Jean-Luc ainsi que Nicole et Daniel, que l’on ne présente plus, « se frisaient » tout en se délectant des « petits plus » qu’introduisait le maître japonais dans la technique des armes, fruit de ses incessantes recherches.
Et enfin Christian, notre professeur, a en tant que cadre dispensé de nombreux cours. Malgré cela il a pu travailler et échanger avec la plupart des pratiquants et a eu l’occasion de s’entraîner avec les sensei. Le stage fut profitable à tous.

Les cours

Est-il nécessaire de rappeler (voir les articles précédents sur http://mitsurukai.free.fr) l’extrême intérêt qu’a suscité l’enseignement des deux maîtres ? Outre leurs personnalités respectives, leur compétence, leur gentillesse, la grande diversité des programmes abordés, soulignons le fait que d’une année sur l’autre ils insistent sur des aspects différents de la pratique (tai-sabaki, ma, sen, kime…) . Cette année par exemple, Hatakeyama sensei est souvent revenu sur les notions de tachi wari, nebari, et nagashi et bien sûr, sur les tai-sabaki (un leit-motiv). Comme si chaque stage participait à l’élaboration d’un super-programme . Mais surtout cela permet non seulement d’avoir une approche plus profonde et synthétique de notre art, mais aussi d’éviter de s’installer dans des automatismes dépourvus de sens.
Indéniablement, pendant cette semaine de pratique martiale intensive, chacun, à son niveau, a pu sensiblement progresser dans une atmosphère à la fois studieuse et détendue.

Grand merci aux sensei
Merci Lagord
Sayonara et à l’année prochaine.

Jean-Luc Addou