LE
MITSU EN VADROUILLE
Le stage de kobudo en forêt de fontainebleau, vu par un accompagnateur
non pratiquant.
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Le
Koboduka a, comme chacun sait, des mœurs bien particulières…
mais quand il s’agit d’aller pratiquer en forêt,
on atteint des sommets.
Tout d’abord,
il faut atteindre le lieu qui va permettre au Kobudoka de pratiquer
en toute sérénité, c’est à dire
une surface relativement dégagée (environ 500 m²),
plane, avec du sable (qui ne pique pas les pieds), et malgré
tout de l’ombre (en pleine période de solstice d’été
!), tout cela, je le rappelle, en forêt !!! Heureusement,
quelques initiés connaissent LE lieu de la forêt
de Fontainebleau qui rassemble toutes ces caractéristiques….sur
une carte… Encore faut-il l’atteindre physiquement
; pour aller d’un point A à un point B, le Kobudoka
a une technique bien particulière, qui consiste à
maximiser les dénivelés (amonts et avals), sachant
que c’est, bien sûr, beaucoup plus pratique quand
on porte sur son dos une série d’armes aussi lourdes
qu’encombrantes. |
Après
quelques temps de marche forcée, le Kobudoka arrive enfin au
lieu de pratique tant espéré ! Il est environ midi ; l’être
humain moyen a très faim et ne pense qu’à une chose
: ouvrir son panier « pique-nique » auquel il n’a
pas arrêté de penser durant cette longue marche. Le Kobudoka
est bien loin de ces préoccupations matérielles : il enfile
son kimono -parfois ses lunettes de soleil et sa casquette- pour se
lancer sur la « scène » dans un échauffement
tout aussi impressionnant que bruyant ; objectif : répétition
micrométrique du tranchage de tête. Quelques badauds fatigués,
simples promeneurs, ayant la malchance de croiser au cours de leur promenade
ce groupe de trancheurs de têtes, retrouvent tout à coup
une énergie débordante, soit pour faire demi-tour, soit
pour continuer leur chemin avec une vigueur étonnante.

Après
deux heures d’entraînement sérieux (la technique
est admirable, je dois le confesser), le Kobudoka commence malgré
tout à avoir un petit creux. Il ouvre donc enfin son sac de pique-nique
pour compenser des calories perdues lors de l’échauffement
; l’être humain moyen (moi, en l’occurrence, vous
l’aviez compris) a déjà grignoté l’intégralité
de son repas et mendie discrètement quelques chips aux Kobudoka,
transpirants, mais heureux !
Et là, le clou du spectacle, en ce qui me concerne... Un Kobudoka,
fort retardataire, réussit à retrouver ses compagnons
par je ne sais quel miracle ! Il faut croire qu’il existe une
sorte de « septième sens » du Kobudo, qui permet
au Kobudoka de retrouver ses collègues, même perdus au
milieu d’une forêt inconnue…Avec un peu de chance,
ce retardataire aura pris exactement le même chemin sinueux que
la petite équipe le matin même…

Le
repas à peine terminé, on pense généralement
à entamer le chemin du retour… et bien, non, comme vous
pouvez le deviner, le Kobudoka ne se satisfait pas de quelques tranches
de saucisson : il retourne sur le tatami naturel pour de nouveau trancher
et découper à loisir ! Après quelques heures d’exercice,
il est enfin temps de songer à regagner les voitures ; et l’homme
moyen de s’imaginer déjà regagner la civilisation
avec beaucoup d’histoires « kobudo-esques » à
raconter… sans savoir qu’il n’est en fait pas au bout
de ses surprises !! Le Kobudoka en chef réalise brutalement qu’il
n’a en fait pas pris le chemin le plus compliqué à
l’aller, et qu’il existe une route bien plus périlleuse
encore, qui consiste tout simplement à sortir des sentiers battus
en passant au travers des fougères et des ronces, toujours avec
le même dénivelé bien entendu.
Après
de nombreux détours, contours et demi-tours, la petite équipe
de Kobudoka regagne, à la nuit tombante, le parking et découvre
avec surprise que certains d’entre eux, arrivés en retard,
n’ont pas réussi à atteindre le lieu de rendez-vous
malgré le plan qu’il leur avait été donné…
étonnant, non ? Ceux-là ne méritent définitivement
pas le renouvellement de leur licence au Mitsurukaï.
Sur ce, l’homme
moyen reprend avec plaisir sa voiture, pour le retour à la civilisation,
et se perd sur les départementales de l’Essonne ; mais
ça, c’est une autre histoire…
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François,
un observateur admiratif.
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PS
1 : Plaisanteries mise à part, j’ai passé une très
bonne journée et ai fortement apprécié les diverses
démonstrations de boken, naguinata, bo et shuriken…
PS 2 : Certains diront que le PS 1 n’a été ajouté
que pour sauver ma tête…
