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Fontainebleau 2009

Par Anne-Marie

Dimanche 5 juillet 2009: Comme chaque année, l’école des samouraïs se pose à Fontainebleau. Le dojo est une plage, les murs sont bordés d’arbres, le plafond est ensoleillé, la climatisation est une brise soufflant de la forêt ……

Toute la matinée fut consacrée au Boken, révision des katas avec Rayban et crème solaire. La pause repas consista en petits pois au wasabi, salades, jambon-beurre, pim’s, rosé et menthe à l’eau. Par contre, on a manqué de dessert, l’apprenti samouraï Brian ne travaillant pas le dimanche. Puis, on a sacrifié la sieste pour se lancer directement dans les épreuves censées mettre en évidence la maîtrise et la combativité du guerrier …...

Trois équipes se sont affrontées : les « Viking » (Christian, Louis-Henri, Mouloud), les « Shogun » (Sébastien P., Christophe, Anne-Marie), et les « Tori » (Brian, Vincent M., Eric). Mouloud avait concocté neuf épreuves, et une fois encore les arts martiaux nous ont donné quelques leçons de vie : il faut être 4è Dan comme Vincent pour savoir émincer les carottes dans tous les sens d’un tranchant net et précis (épreuve n°1) ; Mouloud nous a rappelé que savoir sauter à la corde, épreuve-reine qui allie souplesse et endurance, ce n’est pas inné, c’est comme tout, ça se travaille (épreuve n°2 ); moi-même, qui n’ai jamais fait un seul créneau de ma vie, ai réussi l’épreuve du rétroviseur, encore appelée épreuve du miroir (épreuve n°3); l’épreuve suivante, sur terre battue, consistait à toucher une balle de tennis pendue au bout d’un fil, le bras armé d’un bo, et cela au millimètre-près. Dans cet exercice, la précision du geste que doit avoir tout kobudoka est requise. Le plus dur étant de ne pas être déconcentré par les adversaires. Brian et Vincent y excellèrent, mais ce sont les shoguns qui gagnèrent (épreuve n°4); L’épreuve du tourniquet en a surpris plus d’un, surtout Christophe qui a eu du mal à canaliser ses énergies vers son Ki, le rosé n’aidant pas. C’est le Viking Louis-Henri qui réussit brillamment à atteindre la ligne d’arrivée, certes en titubant. Une chose est sûre, cette équipe a de l’expérience (épreuve n°5); les lancers de cerceaux et de fresbees - dont l’usage n’avait pas cours à l’époque d’Edo, je le rappelle - que nous devions rattraper ou toucher à l’aide des bo et des naginata, montrent qu’il est toujours possible d’associer tradition et modernité sans paraître pour autant ridicule. Les Viking et les Tori s’y sont distingués (épreuves n°6 et 7); enfin, le « kyu du spectacle » fut Sebastien qui décrocha 5 pinces à linge en moins de 10 secondes laissant ses adversaires bouche bée ! Dans ce combat digne de ceux des meilleurs sumotoris, nous étions à fond dans le « sen no sen », enfin il me semble … (épreuve n°8). Je ne me rappelle pas de l’épreuve n°9. Au final, les Viking sortirent vainqueurs avec 50 points, suivis des Shoguns (37 points) et des Tori (27 points).

Vers 15 heures, nous reprîmes les Bo et les Naginata. Puis, vers 17 heures, les guerriers, les vrais, ont fait une démonstration de sabre « le iai Jutsu made in Japan », et là on a enfin retrouvé l’esprit du Bûdo !

A la fin de la journée, la mer de sable avait viré au noir. Les corps et les kimonos étaient épuisés, car la fatigue gagne aussi les grands samouraïs ! Sensei n’était plus tout blanc (seul Vincent vêtu d’un superbe kimono bleu indigo s’en est bien tiré) ; l’épaule de Louis-Henri se rappelait à lui ; à cause de nos mollets engourdis et de nos peaux rougies, il nous fallut admettre que la plage ne peut remplacer le tatami, et que dans l’enceinte du dojo, on n’attrape pas de coups de soleil.

Puis, vers 18h30, vinrent les adieux de Fontainebleau. Au bistrot, Sensei passa une dernière fois ses troupes en revue, devant une blonde, avant de se quitter …… pour mieux se retrouver en septembre sur la voie martial.