Stage
de Criel sur Mer du 9 au 11 mai 2014
Château de chantereine
Nous
arrivâmes en ce vendredi matin par petits groupes, dans une forme
jusque-là remarquable, prêts à en découdre
avec les tatamis. Nous attendîmes notre Sensei (juste le temps
de repérer les lieux), qui nous arriva en 4x4 vitres teintées,
accompagné de sa garde rapprochée, deux puissants kobudokas
armés jusqu’aux dents.
Outre une belle participation des membres du club, nous accueillîmes
sur l’invitation de Christian deux membres de l’ASPP, Sébastien
P., un habitué, et Belir B., dont c’était la première
participation, ainsi que deux courageux membres du club de LAGORD (17),
Judikaël NICOL et Jean-Christophe BARON, qui avaient fait le déplacement
en cette lointaine (en tout cas pour eux) terre Normande.
Nous profitâmes ensuite de cette charmante table d’hôte,
cuisine exotique et aérienne, qui nous nourrît le corps
avant que notre art martial n’en fasse de même avec notre
esprit. Travail au Jo, Boken, et pour certains, essai de Chambara avec
des boken en mousse et des armures de protection.
La séance prenant fin, nous nous préparâmes à
la traditionnelle promenade jusqu’à la falaise de Criel
sur Mer. Pendant que le gros des troupes gravissait avec plein d’entrain
la falaise en question, qui lui dévoilait un spectacle à
couper le souffle, un petit groupe dissident malgré lui l’abordât
par le bas… Pour s’enivrer d’une mer déchainée.
Ainsi en va pour la promenade comme pour notre art martial : la voie
est longue, semée d’embuches et multiple. Mais elle récompense
toujours le pratiquant qui la suit sans se décourager.
Nous passâmes ensuite la soirée à réchauffer
nos âmes, pratiquants-ascètes que nous sommes, dans cette
petite auberge nommée le Coq Hardi.
Le samedi matin, après une bonne nuit de repos, nous continuâmes
notre entraînement avec force et vivacité, découvrant
ou redécouvrant des techniques sur frappes au pied pour les uns,
peaufinant un kata de ken pour les autres, ou étudiant diverses
techniques de contrôle articulaire.
Nous enchainâmes sur douze travaux que l’on pourrait qualifier
d’Herculéens s’ils n’étaient placés
sous le signe du zodiaque japonais. Trois vaillantes équipes
durent rivaliser de rapidité, précision, agilité,
sang-froid, force, mimétisme et mémoire tout au long de
cette joute. Une équipe se démarqua par la diversité
de ses qualités et remporta un trophée très convoité
: une boîte de confiseries, très rapidement engloutie par
nos trois groupes.
Pour conserver un souvenir vivace de ces instants précieux que
ce récit ne saurait narrer, il nous fallait un cinéaste
aguerri. Philippe CROS, nous concocta un résumé filmé,
que n’aurait pas renié Cecil B. DE MILLE.
Nous retiendrons de ces épreuves une remarquable exécution
d’un tranchage de carottes par nos kobudokas qui a laissé
quelques traces dans les mémoires et pas seulement dans celles-ci.
Ce volet ludique fut aussi pédagogique ; car il nous aida à
développer toutes les qualités déjà mentionnées
au service de notre art martial. Rien n’est laissé au hasard
décidément…
Nous eûmes ensuite l’occasion d’apprécier des
katas provenant d’autres horizons. Ainsi, Pascal Haynes nous démontra-t-il
la version YOSEIKAN JUTSU du kata HAPPOKEN ; puis Sébastien Eustache,
un jeune kyu en kobudo, mais, par ailleurs, expert en karaté
et kobudo d’Okinawa, nous dévoila un superbe kata de Tonfa.
Enfin Judikaël, du club de Lagord, exécuta un beau kata
au sabre chinois.
Ces démonstrations clôturèrent cette journée
encore une fois bien dense. Enfin presque, puisqu’en guise de
délassement, nous eûmes droit à une initiation à
la manipulation de shurikens bien affûtés, voire un perfectionnement
pour certains (pour qui d’ailleurs ce mot n’a plus qu’un
lointain sens). Certaines tentatives révélèrent
de nouveaux talents ; d’autres furent largement moins heureuses.
Mais pas de blessés au final.
Le soir, un gâteau décoré de dix bougies vint agrémenter
un repas festif placé sous le signe zodiacal de la tortue, afin
de marquer les dix ans du stage de Criel, faire resurgir une décennie
de souvenirs et d’anecdotes, et nous rappeler que le temps s’égrène.
Heureuse coïncidence, cet anniversaire fut aussi celui de Véronique,
non pratiquante à l’heure où nous rédigeons
ces notes, mais qui sait si elle ne viendra pas un jour rejoindre son
cher et tendre Hugo dans la voie du budo.
Plus tard, bien plus tard (rappelez-vous le signe de la tortue), pour
les plus courageux d’entre nous, une promenade nocturne nous permit
d’organiser un retour au calme, sur le modèle de l’entrainement
du budoka, sous une bruine légère et tout autant persistante,
comme sait nous l’offrir cette chère Normandie.
Le dimanche matin fut organisé en fonction des agendas de chacun.
Révisions d’un passage de dan pour certains, apprentissage
d’un kata de ken pour d’autres, révision d’un
kata de naginata et quelques techniques d’étranglement
pour les moins sensibles de la gorge, enfin croyaient-ils l’être.
Il fallut ensuite tout remettre en ordre. Nous parlons là de
l’empaquetage du matériel apporté par les uns et
les autres, mais aussi d’une séance de massage qui, sous
les indications précises du Sensei, nous permis de détendre
les muscles sollicités durant ces 2 jours, pleins de dur labeur.
Après un dernier repas, nous nous sommes donnés rendez-vous
dans un an pour un 11ème stage, tout aussi enrichissant que plaisant,
à Criel ou ailleurs.

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