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Stage de Criel sur Mer du 7 au 9 avril 2012
Château de chantereine

 

 

"A Criel, il y a du soleil"... C'est du moins ce que répètent les anciens ... Cette année ce fût plutôt : Pluie à Criel, Pâques au Dojo.

Criel c'est bien plus qu'un stage, c'est une institution. Ainsi, au Mitsurukaï, en prêtant l'oreille dans les vestiaires, on peut quelquefois entendre des discussions (à voix basse): "J'ai vu cette technique à Criel...", "Tu verras quand tu iras à Criel" ou encore "L'ascension de la falaise de Criel sous le soleil (exactement)"... Intrigués comme les deux initiés que nous étions, nous avons donc rejoint l’aventureCriel 2012 afin de découvrir ce mystère normand.

Après quelques heures de route, nous avons commencé dès Samedi après midi le travail dans un Dojo tout neuf, yeux et oreilles grands ouverts nous avons tenté de retenir les détails de toutes les techniques présentées par Christian Sensei ainsi que tous les conseils généreusement fournis par nos camarades gradés... Le Kobudoka doit être précis dans sa frappe, nous avons souvent manqué et quelquefois touché la balle de tennis qui faisait office de cible dans ces exercices de précision de frappe au Ken ou Bo.

Rester stable sur ses appuis, s'enfoncer dans le sol "tel un arbre impassible face au vent", un message qui maintes fois répété s'ancre doucement dans les esprits... D'autant plus pour les Kobudokas expérimentés, qui à cause d'un plafond bas (pas seulement nuageux) n'ont pu sortir les plus longues armes...
Travail, Katas, Tantos, Bos, Naginatas et de la sueur, cent mille fois sur le métier remettez votre ouvrage. L'Aikibudo comme le Katori Shinto Ryu sont une école de patience et de détail.

Et après l'effort... Le dîner a été l'occasion d'échanges où certains devisaient sur la voie de l'ascèse tandis que d'autres arguaient hardiment sur les recettes des plats locaux. C'est surtout l'occasion de mieux faire connaissance et en dehors du tatami...

Dimanche, Pâques oblige, nous avons chassé les œufs dans les interstices du tatami grâce à des techniques précises de contrôle et de contre attaques sur coup de pieds. Prendre le centre avec un certain angle, telle est la clé d’une technique réussie, compas à l’œil nous nous sommes donc attelés à déséquilibrer de façon contrôlée.

S'en suivit l'après midi d'une autre quête: celle du contrôle de son Bokken, être zanschin en ayant les yeux bandés. Point de vision entravée pour les plus aguerris qui eux travaillèrent leurs techniques dans des Katas enchainés avec aisance et précision, une ascension technique pour ces habitués de la retraite au sommet de la falaise de Criel. La falaise serait elle la clé de la compréhension de ces techniques pour certaines ancestrales ?

Autre voie, qui dit-on, prendra des années avant de la maitriser: le Iaido l'art de dégainer son sabre et trancher en un seul mouvement. Cela requiert une extrême précision dans les placements, une rapidité dans le geste et une certaine souplesse dans les doigts... de pieds... Ce fut également l'occasion, pour les anciens, de sortir quelques belles armes et de pratiquer cet art avec justesse et rigueur.

Pour se remettre et digérer tous ces enseignements, nous nous sommes dirigés vers le sommet du stage: la falaise de Criel. Il eût été trop facile de prendre le chemin qui monte directement, le samouraï doit apprécier les méandres de son cheminement dans la technique pour arriver au sommet de l'art et ensuite trouver la voie. A défaut d'atteindre le sommet de l'art nous avons atteint le sommet de la falaise pour ensuite nous diriger vers l'habituelle auberge galliforme.

Enfin, lundi matin, quelques armes, telles que le Tonfa, ont été introduites afin de travailler sur des clefs de poignet avec blocage au sol après attaque avec Tanto ou Tsuki, absorption des attaques Shomen avec Tanto tout en se déplaçant et contre-attaquant avec un Tonfa, ou encore sur projections en Shiho Nage ou Tenbin Nage avec contre saisie du HanBo. Pour clore ce stage, et pendant que nos camarades de plus hauts rangs peaufinaient leurs techniques dans le cadre de Katas ou de préparation de passages de grades, notre bienveillant Sensei nous initia aux Sutemis, lorsque la situation l'oblige il est nécessaire de se sacrifier et d'aller à la chute pour y entraîner le partenaire. Certaines techniques abordées ou aperçues à Criel devront rester à Criel... Elles sont un bref aperçu de ce qui seront peut être abordé tout au long de la vie et de l'entrainement intensif de l’Aïkibudoka…

Ainsi s'achève la 8ième édition du stage de Criel, il est temps de rentrer et de penser aux prochaines séances au Dojo et de perpétuer la traditionnelle réputation de "Criel" (à notre tour) auprès des plus jeunes.

Sébastien et Gilles