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Compte rendu de l'Inter club Chemillé/Mitsurukai
du 21/22 mai 2005

 

Suite aux intempéries du mois de Mai (les éléments déchaînés ayant emportés de nombreux ponts et viaducs habituellement utilisés au printemps), l'inter club d'Aikibudo/Kobudo a subi un déluge de désistements.

Nous sommes donc partis à quatre vers Saumur un peu comme Noé et son Arche, chacun à sa manière essayant de représenter le club dans sa spécialité : Jean Claude professeur d'Aikibudo, Jean Luc professeur de Kobudo et Sensei Christian pour les deux disciplines.

Quand à moi, je représentais les débutants (et que ceux ci se rassurent, ils ont été bien représentés, peut être même un peu trop...).

Bref, tels des explorateurs repoussant toujours et encore la ligne "terra incognita" (en l'occurrence l'A10) nous partîmes affronter les éléments à la recherche de nouvelles contrées.

Arrivés à Chemillé, nous rejoignons le point de ralliement (qui a le bon goût d'être un restaurant) et nous attendons les autres pratiquants autour d'un rafraîchissement local type "Coteau du Layon" ou plus classique pour les moins aventureux.

Je tiens d'ailleurs à souligner le courage de Jean Luc, qui, en intrépide explorateur affronta à main nue un crocodile dissimulé sous un champignon géant.

Il régla son compte au saurien avec une rapidité étonnante et reprit son verre comme si de rien était, montrant là un sang froid étonnant.

Est-il vraiment nécessaire de préciser que le crocodile haribo et le champignon en guimauve étaient les garnitures du "cocktail exotique" qu'il avait commandé ?

Rapidement rejoint par les pratiquants de Chemillé et même par deux pratiquants (explorateurs ?) de Poitiers (Julien et Antoine), nous prenons un bon repas tout en écoutant les captivantes histoires de planeurs dont le compagnon d'Odile est un fervent adepte.

La première chose qui frappe en arrivant dans la région, c'est l'espace, loin de notre dojo encaissé au 2eme sous sol, nous nous retrouvons dans une large salle dont les fenêtres donnent sur l'extérieur.

Le travail porte pour nous sur les "wa no seishin" où nous profitons largement de l'espace à notre disposition, suivi par les techniques à genoux du Daito ryu. Je dis pour nous car pour deux pratiquants du club de Chemillé, David et David, il s'agissait des dernières révisions avant le premiers dan d'Aikibudo qu'ils devaient passer, avec succès d'ailleurs, 15 jours plus tard.

Lors des pauses et à la fin de l'entraînement, Sensei Christian nous explique les notions de "wa no seishin", du besoin de participation des deux partenaires.

De même il nous explique les notions de distance et de temps d'action, "sen no sen" réaction anticipée à l'attaque, "tai no sen" réaction dans l'attaque et "go no sen" ... trop tard. Ces temps de réactions dépendent de la distance qui séparent les protagonistes. Distance qui doit être vue comme le temps qui sépare les deux partenaire plutôt que comme une "simple distance".

Le travail terminé, vient le moment de se restaurer. Alain (professeur du club de Chemillé et de Nueil sur Layon) qui n'a malheureusement pas pu se joindre à nous durant la journée, nous a donné rendez-vous dans un restaurant troglodyte.

Ayant déjà visité des catacombes exiguës, j'appréhendais un peu le fait de devoir manger sur les genoux, plié en 4. La suite me montra que ce n'était pas vraiment ce qui était à craindre.

Le restaurant baptisé "les cathédrales" est effectivement spacieux, très spacieux, nous sommes sous terre dans des salles immenses dont la hauteur (15-20 mètres) donne le vertige.
L'odeur de terre humide et les sons mats étouffés par les murs donnent une atmosphère particulière, sourde, irréelle.

Il y a une trentaines de personnes dans notre salle et bien que les discussions soient animées on a l'impression de n'entendre que des chuchotements.

L'obscurité et l'éclairage rasant sur les murs, accentue cette impression de parler dans du coton.

Le menu (unique et ... copieux) est constitué d'à peu près toutes les spécialités du coin et c'est excellent.

C'est au moment de sortir que nous réalisons trop tard le piège qui s'est refermé sur nous. En effet, ce restaurant troglodyte n'est pas à flanc de colline, il est sous terre, dans une plaine.
L'accès souterrain se fait donc par un plan incliné et vu la hauteur de plafond des grottes, un grand plan incliné. Nous l'avons descendu insouciant le ventre vide, mais à présent, lestés par toutes les spécialités culinaires de la région il nous faudra user de toutes nos ressources pour s'arracher au piège.

Une fois cette épreuve surmontée, il reste à trouver un endroit où bivouaquer. Nous ayant gentiment proposé le gîte, Alain régla pour nous la question du bivouac en nous invitant à Nueil sur Layon, dans sa grande maison . C'est une ancienne école; pour vous donner une idée, imaginez 3 fois de suite votre appartement parisien, c'est le rez de chaussé, ajoutez deux étages et des champs à perte de vue et vous aurez un début d'idée. Bref c'est grand et ça respire la
tranquillité.

Le lendemain, après un petit déjeuner copieux, Alain nous emmène faire le tour de son domaine, le potager, le dojo de Nueil et même le Layon, la rivière qui prête son nom au fameux "coteau du Layon".

Le Dimanche est consacré au Kobudo et nous revoyons les fondamentaux du ken jutsu (frappes fondamentales, ken no kata) et du bo jutsu.

Le bo c'est (pour moi) assez compliqué à manipuler, il faut mettre de la vitesse dans la frappe tout en gardant le contrôle. Jusqu'à présent, pour y parvenir je m'épuisais en mettant beaucoup de force dans le mouvement, finalement sans grand
succès (les excès de la veille n'arrangeant rien).

Après les explications de Christian sur le mouvement de "fouetté" je commence à entrevoir ce mouvement rapide et sec du bo, assez plaisant lorsqu'il est bien réalisé.

La fin de l'entraînement s'achève sur une petite collation accompagnée de Coteau du Layon", vraiment l'Aiki en province c'est agréable...

Avant de repartir, nous faisons un crochet par Montsoreau pour aller voir le dojo, euh la cave, du château où travaille Alain, qui nous fera goûter quelques vins locaux dont les pratiquants qui n'ont pas pu venir pourrons quand même profiter au pot de fin d'année (eh oui, c'est pour vous qu'on a fait tout ça !).

Un grand merci aux pratiquants qui ont participé à ce stage, à ceux qui l'ont organisé et en particulier à Alain pour son organisation et son hospitalité.

Nous rentrons à Paris, avec notre précieuse cargaison et plein d'histoires d'explorateurs à raconter. D'ailleurs, je me demande bien sur qui ça va tomber de faire le compte rendu de ce week end ...

Vincent ADOLPHE